Le jeûne, une pratique ancestrale observée à travers le monde depuis des siècles, est aujourd’hui au
cœur de débats passionnés. Tandis que ses détracteurs le dénoncent pour ses potentielles dérives
sectaires, ses partisans soulignent ses bienfaits thérapeutiques, soutenus par des études
scientifiques. Dans un paysage où la frontière entre le bien-être et la médecine se trouble, il n’est pas
évident de s’y retrouver… Je vais tenter dans cet article d’éclairer ces aspects pour, je l’espère, une
meilleure compréhension.

Jeûne thérapeutique ou jeûne bien-être ?

Tout d’abord il y a souvent dans les discours des uns et des autres une confusion entre jeûne
thérapeutique et jeûne bien être. Le jeûne thérapeutique, comme son nom l’indique, est orienté vers
la guérison et le soulagement des malades. Dans ce sens le jeûne thérapeutique ne peut être
pratiqué qu’exclusivement sous la supervision de professionnels de santé. Malheureusement,
certaines personnes peu scrupuleuses vendent des séjours comme remède miracle (promesse de
soigner des cancers par exemple), incitant les jeûneurs à arrêter leur traitement, mettant ainsi en
danger la santé des jeûneurs.

En parallèle, le jeûne bien-être, tel que celui proposé par des structures comme Jeûne & Loire, est
une pratique douce (avec apport de jus, bouillon et eau à volonté) visant la détoxification et
s’adressant à des individus en bonne santé. Cependant encadrer un jeûne bien-être nécessite des
connaissances solides et une formation adéquate, comme celle garantie par la FFJR (Fédération
Francophone du Jeûne et Randonnée). Cette formation couvre un large éventail de sujets, allant de la
physiologie du jeûne aux techniques d’accompagnement des participants pendant leur séjour. Elle
met également l’accent sur la reconnaissance des signes de détresse et la gestion des situations
d’urgence. Une formation, à mon sens, indispensable à tout encadrant de séjour de Jeûne.

Aujourd’hui, le jeûne thérapeutique est interdit en France mais pratiqué dans certaines cliniques à
l’étranger, notamment en Allemagne où il peut être dans certains cas remboursés par l’assurance
maladie. En France, l’INSERM souligne le manque de données scientifiques pour justifier cette
interdiction.

Mais que dit la science sur le jeûne ?

La recherche scientifique sur les effets du jeûne sur la santé est en évolution constante, avec des
études de plus en plus nombreuses mettant en lumière des bénéfices sur la santé cardiovasculaire,
métabolique, immunitaire, cognitive et neuroprotectrice. Dernièrement a eu lieu le premier congrès
international du jeûne le 9 mars 2024, réunissant médecins et chercheurs pour partager les dernières
avancées dans ce domaine en présentant leurs récentes recherches. Ces travaux ouvrent des
perspectives intéressantes pour le développement de stratégies préventives et thérapeutiques
prometteuses basées sur le jeûne.

Les détracteurs pointent souvent du doigt les lacunes méthodologiques des études sur le jeûne, en
particulier l’absence de randomisation dans les échantillons, ce qui complique l’évaluation précise de
ses effets. La randomisation est considérée dans la recherche médicale comme le seul moyen de
déterminer l’efficacité d’un nouveau traitement par rapport à un traitement de référence.
Cependant, il est difficile, voire impossible, d’appliquer ce principe à l’étude du jeûne. Pourtant, faut-
il rejeter en bloc toutes les études ?

En tant que chercheuse, bien que non spécialisée dans ce
domaine, je dirais que non : ces études ont été soumises à un processus de révision par les pairs, et en cas d’obstacles méthodologiques, il est possible de développer d’autres approches (telles que des
méthodes croisant empirisme et observations). L’adhésion stricte au dogme de la randomisation
comme seule méthode de validation scientifique ne pourrait-elle pas entraver le progrès scientifique
dans le cas de traitements en dehors du paradigme strict de l’allopathie ?

Quoiqu’il en soit, le jeûne à visée thérapeutique ne peut se faire sans supervision médicale. Il existe
par ailleurs un certain nombre de contre-indications au jeûne ou encore le jeûne peut nécessiter des
ajustements de traitements médicamenteux que seul un médecin est en mesure de prescrire.

Jeûne et bien-être : une approche responsable

Notre centre, certifié par la FFJR, offre une approche du jeûne qui ne revêt ni un caractère
thérapeutique, ni médical, ni spirituel ou religieux. L’objectif est simplement de prendre une pause
afin de retrouver un peu de notre énergie perdue dans une vie souvent trop chargée de stress et de
surmenage. Nos séjours s’adressent aux personnes en bonne santé, offrant un espace de
ressourcement et de détente pour ceux désireux d’explorer cette pratique et bénéficier de l’effet
détox. Nous mettons l’accent sur un accompagnement professionnel et personnalisé, visant à
répondre aux besoins individuels de chaque participant et à garantir une pratique sûre et bénéfique
du jeûne.

Conclusion

En conclusion, il est important de distinguer clairement les différentes approches du jeûne. Alors que
le jeûne thérapeutique se destine à des personnes souffrant de pathologies spécifiques et nécessite
une supervision médicale stricte (et encore interdite en France), le jeûne bien-être offre une
expérience de bien-être et de ressourcement à ceux en bonne santé. En optant pour des pratiques
responsables et encadrées, le jeûne peut devenir un outil précieux de mieux-être et d’harmonisation
avec soi-même. Chez Jeûne & Loire, je m’engage à promouvoir une pratique saine et équilibrée du
jeûne, offrant ainsi aux participants une expérience transformative et sécurisée.