Le jeûne, c’est un peu comme une pause pour le corps. Alors, que se passe-t-il vraiment à l’intérieur
de nous quand on jeûne ? Pour comprendre ça, jetons d’abord un coup d’œil à ce qui se passe quand on ne jeûne pas ! Nous aborderons donc le jeûne en 4 temps :
- En temps normal, lorsque l’on ne jeûne pas
- 1ère phase du jeûne : le glucose comme énergie principale
- 2ème phase du jeûne : changement de carburant
- 3ème phase du jeûne : la cétose
En temps normal, lorsque l’on ne jeûne pas
Notre corps a besoin d’énergie pour fonctionner, et cette énergie vient de milliards de petites
cellules qui composent nos muscles, organes et tout le reste. Les glucides sont la principale source
d’énergie pour ces cellules. Lorsque nous mangeons, les glucides sont découpés en sucres simples (glucose, galactose et fructose). C’est le glucose qui est la forme la plus utilisée comme carburant principal.
Nos cellules ont donc besoin de glucose en permanence. Mais comme on ne mange pas en
permanence, il doit gérer cela en stockant et en déstockant du glucose. Deux hormones, l’insuline et le glucagon, jouent un rôle clé dans ce processus.
Notre corps utilise directement le glucose dont il a besoin pour produire de l’énergie. Ce dont il n’a
pas immédiatement besoin va être stocké dans le foie et les muscles sous forme de glycogène. Mais
ce stock est réduit et ne représente que quelques heures de réserve énergétique.
Pour le corps il est impératif de maintenir une glycémie (niveau de glucose dans le sang) stable.
Si nous consommons plus de glucides que ce que notre corps peut stocker, le surplus est transformé en graisses et stocké dans notre foie et nos tissus adipeux. En consommant trop de sucres, on s’expose ainsi à prendre du poids. Sans parler des pics de glycémie qui, répétés, créent de l’insulino-résistance et à terme un diabète type 2 (la maladie du siècle…).
Maintenant, parlons du jeûne. Quand on jeûne, on ne donne plus de glucose à notre corps car on ne
mange pas. Mais notre corps est bien fait et ne se laisse pas abattre si facilement. Il passe
simplement à un autre type de carburant. Cela se fait progressivement en passant par 3 étapes.1ère phase du jeûne : le glucose comme énergie principale
1ère phase du jeûne : le glucose comme énergie principale
Dans les premières heures après notre dernier repas, notre corps utilise le glucose
circulant comme source d’énergie. Au bout de quelques heures, si pas de repas, il commence à
transformer le glycogène stocké en glucose pour l’utiliser comme source d’énergie.
2ème phase du jeûne : changement de carburant
Lorsque les réserves de glycogène sont épuisées, le corps passe à la néoglucogénèse.
Cela signifie qu’il fabrique du glucose à partir de protéines dans le foie, des muscles et des tissus
adipeux. Au début, il puise dans les protéines, mais il passe rapidement aux réserves de graisse,
produisant d’abord du glucose à partir du glycérol, puis des corps cétoniques à partir des acides gras.
C’est un changement progressif de carburant.
Pendant cette phase, on peut ressentir de la fatigue, des maux de tête, voire des inconforts
musculaires, car le corps s’adapte à l’absence de glucose et qu’en plus la détox s’intensifie durant cette période. Cependant, ces symptômes s’atténuent avec le temps grâce à la libération de cortisol, qui a un effet anti-inflammatoire.
3ème phase du jeûne : la cétose
Les corps cétoniques deviennent la principale source de carburant, et on entre en cétose.
Cela peut s’accompagner d’une sensation de légèreté et d’un regain d’énergie sous l’effet de la
sérotonine (hormone du bonheur).
Pendant le jeûne, notre corps passe en mode « nettoyage intensif », à l’opposé de la surcharge
alimentaire. Ce processus déclenche une série d’événements qui contribuent à la détoxification et à la régénération cellulaire.
Le jeûne stimule l’apoptose, un phénomène où les cellules s’autodétruisent. Cela réduit le relargage des radicaux libres et diminue l’inflammation dans le corps. Lorsque nous jeûnons, la pénurie de nourriture incite les cellules à se détruire, mais cela a un côté bénéfique appelé autophagie. En d’autres termes, les cellules se nourrissent de leurs propres déchets, un processus qui contribue à la
purification interne.
Au cours du jeûne, une véritable régénération cellulaire a lieu. Les tissus se débarrassent des cellules vulnérables, favorisant la survie des cellules saines et fonctionnelles. Les cellules, généralement saturées de sucre et de graisse, activent leur programme d’adaptation au nouveau carburant, les corps cétoniques, et libèrent leurs déchets dans la circulation sanguine et la lymphe.
En résumé, le jeûne crée un état propice à la détoxification, c’est un peu comme si chaque cellule de notre corps participait à une opération de nettoyage général, avec de nombreux bienfaits que je vous dévoilerai dans un prochain article.